Another Planet. |PV|

Another Girl – Que des déchets...
Ely – Quoi ?
Another Girl – J'vais faire un tour.

La Gryffondor tourna les talons. Elle en avait plus que marre d'être ici, dans cette salle commune, sans Gemma, sans Nico, sans Rob. Sans son vrai groupe. Ouais, elle traînait avec ceux de sa maison, mais ce n'était pas la même chose. Pas la même Magie. Pas du tout même. Il lui manquait... tellement de fantastique. Tellement. Elle voulait du nucléaire. Elle voulait sa rédactrice préféré. Elle voulait se la jouer cool autour d'une cigarette, autour d'un pétard s'il le fallait. Elle voulait se la jouer Lily. L'adolescente cisailla des yeux, dans son uniforme flambant neuf (du moins elle supposait, ce n'était pas le sien). Elle l'avait comme tous les autres volé lors d'une nuit grisâtre. Toute les filles de sa chambre dormaient, elle n'allait donc pas se gêner. Puis elle aimait être un minimum présentable. Dire qu'en plus, elle n'avait pas le droit de se rendre à Pré-au-Lard à cause de cette fichu lettre d'autorisation. Lily n'avait plus de parents, enfin, ils étaient encore en vie, mais pas dans son coeur. Ce n'était que des cadavres. Evan suffoquait encore dans sa tête. Son prénom resplendissait de plus belle. Elle sera marqué sûrement à vie. C'était son petit frère, mais maintenant c'est Nico. Sa nicotine. Il lui manquait. Rob aussi. Et Gemma encore plus. Elle se devait de la retrouver, tout sauf rester dans ce trou pommer qu'était le septième étage. De l'air ! De l'air ! Du vide. Un grand vide. Plus personne. Juste elles. Dans un autre monde, un autre univers. Où les sourires se mêlent sans autres forme de répits. Où tout est gratuits, tout est merveille, tout est fantastique. Tout est tellement Lily. Gemma et elle avait établi un rêve : finir journaliste. Créer leur propre journal. Lily ne considérait pas ça comme un réel « travail », c'était une occupation comme une autre, un destin, un accomplissement, un amusement, pas un travail, pas une obligation, un plaisir propre. Elle passait sans doute plus de temps à lire que parler. En même temps elle ne parle pas beaucoup. Juste quand il le faut. Des fois ça peut être trop, parfois pas assez. Mais qu'est ce qu'elle s'en fout. Elle n'y pense même pas. Elle s'en fou de tout, de vous. Il y a juste quatre prénoms qui résonnent dans sa tête. Vous l'aurez compris : Rob, Nico, Gemma et le sien, Lily.

« Pousses toi »
Another Girl – Pardon ?
« T'as très bien entendus, sale Bouffondors. »
Another Girl – Intéressant. Une Serpillière qui parle. On se croit Grand Manitou ? Tu me fais effectivement très peur, dit-elle avec une (grosse) pointe d'ironie. Allez, retourne dans l'bac à sable. La cour des grands c'est encore trop tôt pour ton petit minois.

Et elle tourna une nouvelle fois les talons. Version deux, donc. Comme ils étaient pitoyable ces blasons verts. Toujours à faire leurs impertinent, avec leurs sarcasmes à deux balles. Souvent issus d'une noble famille, ils sont bourrés de pognon et pensent connaître tout de la vie alors qu'ils n'en savent rien du tout. Ca avait un coté étrange. Mais ils étaient presque comique avec leur petite bouille, se croyant tout permis et, comme l'était Salazar, des être dit « pur ». Rien qu'à voir leur gueule, Lily gerbait de dégoût (métaphore). Ca lui faisait repenser à ses parents quand ils lui ont affirmé clairement qu'elle n'aurait jamais du naître. Que c'était la honte de la famille, nani, et que Evan était mort à cause d'elle. C'était elle qui lui avait refilé le microbe ? Nan, c'était la voisine d'en face et ils le savaient très bien. Ils avaient juste besoin d'un coupable ces cons. Mais elle n'y croyait plus. Maintenant elle était en âge de comprendre. Puis elle n'y prêtait plus attention. Ce n'était pas sa famille, ça ne l'avait jamais été. Ils s'étaient juste trompé. Mais le Destin a rattrapé le coup en lui faisant rencontrer ses perles rares. La Gryffondor dévala les escaliers avec nonchalance. Elle espérait retrouver Gemme, comme d'habitude dans leur coin dit « secret ». Au pire, elle l'attendrait. Il n'y avait pas beaucoup d'élèves dans les couloirs, tous en train de profiter de leur samedi dans les salle communes. Quels minable. Prendre l'air ! Y'avais que ça de bons. Planer. Chavirer. Jusqu'à ne plus sentir ses poumons. Lily voulait la vie. Lily voulait Gemma. Elle descendit encore, le coeur calme car elle prenait tout son temps, jusqu'à arriver devant la porte d'entrée. Comme d'habitude, elle ne fit pas du tout attention aux sabliers des quatre maisons. Ca servait à rien, que dalle. Juste à définir les gens dans des classes sociales. Elle n'aimait pas cette façon de faire. D'ailleurs elle n'avait jamais compris, et ne cherchait pas en même temps. Elle sifflota et ouvrit la porte menant à l'extérieur avec euphorie.

Another Girl – Je... vole.

Le vent fouetta son visage. La chaleur de Mai la recouvrait de tout son corps. Les dix-huit heures approchait, elle n'avait que très peu de temps avant la pause repas. Mais tant pis. Tout pour une cigarette. Et puis elle voulait voir Gemma, elle le voulait plus que tout. Elle voulait voler à ses cotés avec ses ailes imaginaires. Elle a beau avoir seize ans, c'est comme une Peter Pan miniature. Elle rêve beaucoup. A beaucoup de courage. Mais est une « Je m'en foutiste » née. Vraiment. Mais c'est la vie, et elle est pleine de déception. Lily en fut longtemps une, mais ça n'a pas duré. Maintenant elle est LA femme. La beauté suprême. La personnalité que personne a. La fille que personne n'arrive à cerner. La fille qui est la meilleure amie de Gemma Hepburn. L'idole. D'ailleurs, elle était là, posée contre un arbre. Lily se mit à danser sous un son frénétique pour rejoindre la Serdaigle. Une mélodie. Un chant. Sa voix. Elle s'approcha d'elle. Et lui arriva dans les bras, lui fit une bise sur la joue en la tenant par le cou, telle une alcoolique qui avait besoin d'un appuis. Puis elles s'étalèrent au sol.

Another Girl – Salut Gem'. Silence. Une clope ?

Elle sortit son paquet de cigarette qu'elle avait déniché dieu sait où, et en tendit une à Gemma. Lily en porta une aussitôt à ses lèvres rouges, l'alluma à l'aide de son feu, et tira une longue latte. Elle se posa dans l'herbe, le dos contre un arbre, puis fixa le ciel encore bleu. Des oiseaux par centaines volaient. Et en dessous se tenait la merde ce monde. La merde qui souriait. La merde qui vivait plus que n'importe qui.

(pardon pour l'enorme retard ma chérie... Je t'aime plus que tout.)

I just don’t know what to do with myself. Gemma toussa un instant, sa tête dans le lavabo des toilettes des filles. Elle tenait ses cheveux mouillés entre ses longs doigts fins. Délicatement, elle releva le crâne et se regarda dans le miroir.

« Et merde, qu’est-ce que j’ai encore fait ? »

Le simple fait d’avoir ouvert la bouche donna le droit à la petite de danser cinq minutes. Effectivement, sa cigarette tomba gentiment à l’intérieur de son tee-shirt et je peu vous dire que ce n’est pas DU TOUT agréable. La chevelure blonde… Hein ? Noire ? de la jeune femme s’étala sur ses épaules. La Serdaigle jeta un bref regard à la boîte de teinture moldue qu’elle avait volé aux dernières vacances avant de la jeter le plus loin possible. Mais qu’elle connerie. Gemma ne pensait pas que le noir allait faire aussi moche sur elle. La jeune Hepburn tapa violement sur le lavabo (qui, je rappelle, n’y était pour rien) et hurla de toutes ses forces. Oui, quant on met des chaussures ouvertes ça fait mal. Très vite, la demoiselle devint rouge écarlate. Elle n’allait tout de même pas exploser ses spartiates ? Nan, tout de même… Gemma avait sué pour pourvoir voler ces bijoux des pieds. Mais tout de même, elle était bien énervée. Il fallait qu’elle casse autre chose, VITE ! Le premier truc qui lui sauta aux yeux fut un ridicule bracelet qui datait d’au moins cinq ans. L’adolescente se craqua les doigts avant de passer à l’action et fit éclater les perles de la babiole. Ses beaux cheveux blonds… La jeune femme était sur le point de fondre en larmes quand la porte d’entrée des toilettes s’ouvrit. Les grands yeux bleus de la jeune femme se séchèrent instantanément sans qu’elle n’eût rien à faire. Gemma se retourna et analysa la personne qui venait de rentrer dans les sanitaires. C’était Virgine, la préfète de Serdaigle, l’ancienne blondinette la connaissait un peu.

« Tiens salut… Gemma ? »
« Mouais. »
« Le noir te va euh… À merveille. »
« Mouais. »
« Ca va sinon ? »
« Mouais. »
« Mais… Ca sent la cigarette non ? »
« Mouais. »

Mouais. C’était le grand mot. Sans dire une connerie de plus, la jeune femme attrapa son sac et sortie de la pièce en traînant les pieds. Oui, il valait mieux qu’elle sorte de suite des chiottes si elle ne voulait pas noyer la tête de cette petite prétentieuse dans l’eau des cabinets. Bon, ok, Gemma s’énervait pour un rien, mais c’était son tempérament après tout. Elle voulait du calme et ce n’était pas dans sa salle commune, ou même dans la Grande Salle qu’elle le trouverait. Il lui fallait… Lily. Tout de suite, maintenant, vraiment. Il lui fallait sa drogue : son héroïne. Comment allait-elle réagir face à la nouvelle couleur de cheveux de sa meilleure amie ? Elle se foutrait sans doute de sa gueule. Gemma sourit à cette idée, Lily était la seule personne qui avait le droit d’insulter la Serdaigle sans risquer de se prendre un point en plein nez. C’était ça la classe, c’était sa Lily. Mais où était cet ange ? La sixième année se mordilla la lèvre inférieure… Il fallait qu’elle la trouve. Et le seul moyen de trouver une personne selon Gemma c’était s’installer quelque part et ne plus bouger. La personne en question arriverait bien un jour, non ? Oui, c’était certain selon la jeune fille. C’est pourquoi l’adolescente se précipita vers le parc, en évitant le plus possible de croiser les regards de ses camarades (oui, pour ses cheveux). Quand la sixième année poussa la porte, elle ne pu que lâcher un petit gémissement de bonheur. Ses poumons bien abîmés se remplirent d’air pur et frais. Il faisait tellement bon et tout ce vert… C’était si beau, si magn…

« EUKERA ! »

Des regards se retournèrent vers Gemma, celle-ci se cacha derrière la forêt noire qui lui servait à présent de chevelure. La jeune femme accéléra le pas vers un arbre et saisit sa baguette avec une certaine élégance.

« Accio, bonnet. »

Quelques secondes plus tard, la Serdaigle se retrouva en compagnie de son couvre chef favoris. La sixième année enfila sa laine sur sa tête et prit bien soin de ranger tous ses cheveux sous son bonnet noir. C’était beaucoup mieux ainsi. Seulement… Notre héroïne n’eut pas le temps de dire « ouf » qu’elle fut emporter par un bisou, suivit de très prés par un étalage au sol spectaculaire. Cette odeur. Cette peau douce. Ce sourire. Cette mélodie. Lily. La seule et unique personne qui pouvait la faire taire, qui pouvait la tuée, l’achevée, la faire rire en une seule seconde. Gemma sentait l’herbe du parc envahir son corps, elle avait l’impression que celle-ci rentrait en elle, la possédait petit à petit.
Le rêve.
La jeune femme tourna la tête et sa meilleure amie sortie un paquet de cigarettes à peine entamer. Parfait.

« Salut Gem’, une clope ? »
« Of course. » (que notre chère héroïne avait l’habitude de prononcer « Œuf corse. »)

La Sixième année sortie son feu et alluma tout d’abord la cigarette de son ange, avant de s’attaquer à la sienne. Wow. Mais merde, comme c’était pas le jour de Miss Hepburn… Elle fit tomber son cancer en bâtonnet sur son ventre, elle se redressa donc d’un coup en évitant de lâcher un petit cri de douleur qui mourrait d’envie de franchir ses lèvres. Gemma rattrapa sa clope, se la remit au bec et se rendit soudain compte que ses cheveux noirs tombaient sur ses épaules. Mais merde ! Son bonnet ! La Serdaigle se mordilla la lèvre inférieure, sa laine était restée sur l’herbe lorsqu’elle était allongée. Ce devait sûrement être le choc de tout à la l’heure avec sa Gryffondor. D’ailleurs, la sixième année se tourna vers elle avec un regard « je m’en foutiste » dont la plupart des fréquentations des deux jeunes filles étaient victimes.

« Ah ouais merde, je t’ai pas dit. »

Gemma se rallongea dans l’herbe.

« J’ai fait une connerie avec mes tifs. »